Le vapotage est le terme populaire utilisé pour décrire une tendance bien populaire chez les jeunes, soit l’utilisation des cigarettes électroniques. La popularité grandissante de ces dispositifs chez les jeunes inquiète la communauté médicale et scientifique, mais les professionnels du domaine dentaire. Le vapotage est présenté comme une alternative « meilleure pour la santé » aux cigarettes traditionnelles. Or, est-ce vraiment le cas ? Nous nous penchons dans cet article sur le phénomène. Nous parlerons notamment des risques pour la santé buccodentaire associés au vapotage.
Le vapotage : un phénomène récent
Il faut comprendre que l’utilisation des cigarettes électroniques est assez récente et que le phénomène a particulièrement pris de l’essor dans les dernières années. En ce sens, les effets à long terme du vapotage sont beaucoup moins bien connus que c’est le cas pour le tabagisme. Cependant, de plus en plus d’études scientifiques sont publiées sur le sujet, notamment en ce qui a trait aux effets sur la santé buccodentaire. Or, le simple fait qu’on ne connaisse pas les effets à long terme de cette habitude devrait être suffisant comme signal d’alarme.
Bien que la fumée émise par la cigarette électronique ne contienne pas de goudron, elle contient quand même de la nicotine et d’autres produits chimiques, qui sont chauffés à très haute température par le dispositif électronique, puis inhalés. Parmi ces produits, on retrouve notamment le propylène glycol, qu’on retrouve aussi dans l’antigel et dans les produits de dégivrage pour les avions…
Quels sont les risques du vapotage pour la santé buccodentaire ?
Une étude publiée en 2020, dans le journal scientifique en ligne iScience, s’est penchée sur les impacts de la cigarette électronique sur la prévalence des maladies des gencives. On a découvert que 43 % des personnes qui vapotaient en étaient atteintes, contre 73 % chez les fumeurs (tabac) et 28 % chez les non-fumeurs. Même si le risque est moindre que pour le tabagisme, on constate que le vapotage bien presque doubler la prévalence des maladies gingivales et parodontales !
D’autres scientifiques ont aussi étudié les effets du vapotage sur le microbiote buccal, soit l’ensemble de bonnes bactéries qui peuplent l’environnement buccal. On a découvert que le microbiote chez les personnes qui vapotent se modifie et devient très semblable à celui des personnes atteintes de parodontite, soit les maladies des gencives dans leur stade avancé. En effet, on constate une réaction inflammatoire des tissus du parodonte, qui sont responsables du maintien des racines dentaires au sein de l’os de la mâchoire. Cet état inflammatoire constant risque d’entrainer une dégradation progressive du parodonte, pouvant mener à la déstabilisation des dents, voire à leur perte dans les cas avancés.
Ensuite, il a aussi été démontré que les produits chimiques chauffés à haute température, dont le propylène glycol, affecte la qualité de la salive et contribue à la sécheresse buccale, un problème qui peut être lourd de conséquences.
Bien entendu, comme le tabagisme est le principal facteur de risque de cancer de la bouche, les effets du vapotage sur la prévalence de la maladie sont étudiés par les scientifiques. Même si des liens clairs restent à démontrer, il faut redouter les changements causés par le vapotage à l’environnement buccal, et même dans la composition des cellules qui tapissent l’intérieur de la bouche.
Quelle conclusion faut-il retenir ?
Si on souhaite se protéger des maladies parodontales, de la sécheresse buccale et du cancer de la bouche, il vaut mieux éviter de vapoter. Selon nous, toute l’incertitude qui entoure encore l’utilisation des cigarettes électroniques est suffisante pour nous convaincre de ne pas en consommer. Finalement, cette alternative présentée comme étant meilleure pour la santé que la cigarette traditionnelle risque de comporter elle-même de nombreux risques pour la santé.